Pas facile de donner de la voix pour cet homme tranquille et respectueux, d’autant, qu’il est le seul représentant de sa liste à siéger autour de la table du conseil municipal. Néanmoins, il a su faire apparaître une vraie personnalité à côté de l’opposition PS devant la majorité instituée. Entretien.
Sentiment général sur les affaires bauloises ? « Le maire (Yves Métaireau) est relativement ouvert et le travail en commissions se fait dans un très bon esprit. On arrive (les oppositions) à faire passer un certain nombre d’idées et d’aménagements qui vont dans le sens que l’on souhaite ».
Regrets ? : « Nous ne sommes pas au courant de tout, des décisions sont prises entre les services techniques et les adjoints, nous devons les entériner alors que cela ne passe pas toujours par les commissions ». Mais, paradoxalement : « C’est l’un des côtés de l’ouverture, on peut y assister et faire valoir nos opinions ».
Vous apportez une analyse très technique sur les chiffres : « Je suis issu de la finance et de l’école du « On ne peut pas dépenser plus que ce qu’on a », c’est vrai au niveau de l’Etat comme pour les collectivités locales ».
Réceptivité sociale également ? : « J’ai une sensibilité de gauche, le volet social est extrêmement important pour moi, parce que, dans une région comme la nôtre, il est la condition d’un équilibre des générations ».
Sur le déficit des logements sociaux (1 200) à la Baule : « Jusqu’à très récemment, il n’y avait pas de volonté de développer le logement social, un ancien maire de la Baule disait : Pourquoi faire des logements sociaux, ces gens ne votent pas pour moi. Il y a eu d’un déficit d’acquisitions foncières lorsque les prix étaient encore acceptables. Comme cela n’a pas été fait, il va être très difficile d’arriver à l’objectif de 20% qui me paraît une gageure pour une ville comme la Baule ».
Mais, depuis la dernière mandature, les choses semblent évoluer remarque Jean-Pierre Savary « Est-ce les menaces de la préfecture, nos idées, le rapport de l’économiste Nicolas Bouzou** ou une évolution dans les pensées de la majorité municipale ? En tout cas, on a réussi à faire passer au niveau du PLU un certain nombre d’avancées ».
La Zac de la Victoire ?
« Trois objectifs au départ, réaménager cette entrée de ville, y réaliser des logements sociaux et un nouveau plan de circulation. Je remarque que deux immeubles sont sortis de terre sur les 6 prévus, sans aucun logement social. Je pense que les responsabilités sont partagées entre l’opérateur (Nexcity) qui a mal appréhendé le prix des parcelles existantes en pensant que la mairie allait l’aider à faire partir les personnes qui y habitaient. Heureusement qu’elle ne l’a pas fait, car, nous nous y serions opposés farouchement ».
Côté municipalité : « C’est elle qui a passé la convention avec le promoteur et qui avait le devoir de faire en sorte que tout se passe bien ; je ne suis pas sûr qu’elle a fait toute diligence pour mettre en garde Nexcity. On est aujourd’hui dans une impasse, ce n’est pas ainsi que l’opération avait été conçue au départ ».
La plus belle baie ?
« C’est une bonne opération de marketing, comme tout ce qui peut aider à vendre la destination Presqu’île et la Baule en particulier. C’est un bon outil de promotion, encore faut-il savoir l’utiliser et que l’on ne se ridiculise pas avec des querelles de clochers ».
Les grands « chantiers » Atlantia et le marché ?
« J’ai eu beaucoup de remarques sur les halles provisoires au prix aussi dispendieux. On arrive sur les opérations conséquentes, cela fait beaucoup ; même si la ville est riche et peu endettée, elle risque de devenir une ville riche endettée. L’on est sur des projets emblématiques « pour touristes », pour la vitrine, qui se font au détriment du quotidien des Baulois ».
Intercommunalité, Pornichet à CapA ?
« C’est une question d’ego, de personnes ; sur le fond, ce n’est pas forcément choquant, mais, cela me gênerait moins s’il n’y avait pas de pensées politiques sur la question. On retrouve un clivage consternant comme au niveau national.
Je pense qu’il faut fusionner la Carene et CapA, ce sont des entités complémentaires et il faut une péréquation des revenus entre les communes. Cela va faire hurler les Baulois, mais, c’est le raisonnement à avoir derrière l’intercommunalité ».
Et puis, pour Jean-Pierre Savary « La vie de l’intercommunalité est tellement opaque et excessive, pour un élu comme moi. Son exécutif est l’émanation des majorités que ce soit à gauche (CARENE) et à droite (CapA) avec le même ostracisme.
La seule façon se sortir de cet état de fait ? : « Que ses membres soient élus au suffrage universel ».
2014 ?
« Je réfléchis, avec notre association*** Tous ensemble pour l’avenir de la Baule, ce n’est pas parce que des adhérents arrivent ou des sympathisants rejoignent le mouvement à l’approche des présidentielles que l’on pourra réunir une liste aux prochaines municipales ».
*Jean-Pierre Savary est membre du comité de soutien de François Bayrou.
** Nicolas Bouzou est un économiste français. Il est le directeur de la société d'études économiques et de conseil Asterès qu’il a fondé en 2006.
*** AG de l’association, ce vendredi 9 mars à 20h30, maison annexe du Guézy.
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