Ambiance très country club à La Baule ce samedi sur la pelouse des floralies où était prévu le rassemblement.
Thierry Solère député des Hauts-de-Seine avait été chargé d'ouvrir le bal. Le quadra insista sur la primaire de 2016 « décidée par 90 % des militants », sur l'utilité d'avoir « un outil en ordre de marche », salua « l'homme d'État » Juppé, François Fillon et Xavier Berttrand et « Nicolas Sarkozy que nous attendons tous », applaudissements (dont ceux d'Alain Juppé). Pour la présidence de l'UMP ? Avec Bruno Lemaire qui « incarne la jeunesse le parti est certain d'avoir une belle primaire ».
À l'ancien ministre de l'Économie Eric Woerth de jouer les chauffeurs de salle, ses ironies à répétition contre le gouvernement ont pourtant à peine fait rire un public pourtant tout acquis. Il jouera avec les 35 heures de Emmanuel Macron, insistera sur le fait « qu'il n'est candidat à rien », insinuera la « non-respectabilité » de François Hollande et mettra en doute la compétence du gouvernement actuel. « La dissolution, ça devient possible ». Toujours plus fort, il s'est risqué à commenter le sondage du jour : Marine Le Pen arriverait première au premier tour d'une élection présidentiel et serait battue au second tour par un candidat de droite, mais pas par François Hollande. « Tout le monde battrait Marine Le Pen, sauf François Hollande », (rires dans le public), poli il ajoute que Alain Juppé fait le meilleur score dans ce sondage.
Avec Claude Guéant après la version ironique, voici la version suave, avec un bilan assez positif de la Présidence Sarkozy, sur le ton « on a fait de bonnes choses ». Il insiste sur l'importance de l'éducation, déplore les 15 % d'enfants qui sortent de l'école « sans savoir lire » et attaque le temps périscolaire « ce n'est pas avec le ping-pong du mercredi après-midi qu'on va améliorer les choses». Il rappelera les efforts pour réformer les retraites, « pour les cinquante ans à venir on ne pouvait pas mais pour les 10 ans ».
Pour lui le FN « ne doit pas être notre boussole ». Il quitte le micro, applaudi et sous les cris de « Nicolas ». Le public commençait à s'assoupir au soleil.
Arriva ensuite Alain Juppé ; changement de style. L'homme est souriant et décontracté, en jeans et bras de chemise, comme s'il venait pour un barbecue en cette fin d'été ensoleillée. Les jeunes pops de l'UNI qui faisaient une petite haie avec leur drapeau ont alors regagné leur stand.
Pour l'ancien ministre la situation du pays est résumée par un mot « naufrage ». Il « comprend le désarroi » y compris des électeurs de gauche. Pour l'UMP, elle a offert un « spectacle pitoyable », « affaibli son image ». Il est « heureux du travail effectué avec François Fillon et Jean Pierre Raffarin, avec l'aide de Luc Chatel ». Ils ont « remis de l'ordre » et il martèle qu'il faut que l'élection (à la présidence de l'UMP) soit « incontestable ». Il rappelle la fondation du RPR ou « chacun voulait la peau des autres » souhaite une droite forte et sociale mais souligne aussi « qu'il faut un large rassemblement », il évoque « les centristes ». Pour lui il faut de « véritables primaires : si nous y allons à plusieurs le pire n'est pas à exclure ».
Alain Juppé ne veut pas d'une France barricadée, xénophobe, protectionniste, qui quitte l'euro, d'une France qui a peur ». Alain Juppé fier d'être gaulliste est prêt à se battre « avec une détermination farouche contre le FN ».
Puis il explique pourquoi il veut apaiser les relations, éviter les controverses inutiles.
Parmi ses priorités l'économie et la croissance avec les pistes des emplois nouveaux, le numérique, le durable ; la politique européenne avec « le rêve européen » avec « un noyau central et les autres pays autour »; l'éducation et la formation avec des « pistes » et « la responsabilité sur le terrain... l'individualisation du parcours des enfants... l'utilisation du numérique ». Il émaille ses propositions d'exemples testés à Bordeaux.
Son quatrième objectif est la restauration de la confiance de l'État, il tacle Christiane Taubira au sujet de la sécurité. Il évoque aussi les enjeux du terrorisme ajoute « le jihadisme voilà l'ennemi !».
Il souhaite un Etat « garant », et une « identité heureuse ».
Alain Juppé précise qu'il n'évoquera pas la situation internationale.
Il terminera par un rappel aux jeunes « tout dépend de vous !».
La Marseillaise a terminé la réunion, l'occasion de noter qu'il reste un peu de formation à faire pour les jeunes pops : il est d'usage dans tous les pays du monde de se lever quand se jouent les hymnes nationaux, même quand on est attablé à la buvette.
Alain Juppé en un exposé court et percutant a montré qu'il pouvait être « certainement le meilleur » des candidats à la primaire comme aurait peut-être dit Jacques Chirac.
Il a donné l'impression cet après-midi que comme les sauteurs à la perche, il laisserait passer les premières barres à d'autres, comme si pour lui l'objectif était « au-dessus », ce n'est pas la présidence de l'UMP qu'il vise, c'est la Présidence de la République et sa détermination pourrait bien être « farouche ».
*très rares doivent être les écoles primaires qui gardent les enfants le mercredi après-midi, ndlr
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