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Sombre soirée à Atlantia avec Éric Zemmour

Éric Zemmour a fait salle comble à Atlantia, il a expliqué pourquoi, selon lui la France coule, et appelé à la rébellion.

Stéphane Hoffmann qui accueillait l'écrivain a débuté l'entretien en balisant le terrain, « c'est l'auteur qui vient parler de son livre », une façon élégante de faire savoir que les polémiques autour d'Éric Zemmour n'étaient pas de mise ce soir ; à La Baule il faut Xynthia pour faire des vagues.

600 personnes se pressaient pour écouter le polémiste présenter Le Suicide français. Moins de 5 % du public affichait moins de 50 ans. Un public acquis qui aurait bien souhaité des développements plus précis sur « le Grand Remplacement », qui frémissait de plaisir quand l'auteur dégommait quelques politiques ou les élites bien qu'il déclare « ne juger personne ». S'appuyant sur l'Histoire, le journaliste a mis en parallèle le déclin de l'empire romain et celui de la France. Comment le destin avait basculé pour un peuple vainqueur qui allait accepter l'idée de la défaite. Il définit les élites comme une espèce opportuniste qui se met au service du maître le plus valorisant pour elles, Anglais, Allemands, Américains, Europe...suivant les époques.

À une question sur la jeune classe politique, « elle est pire ! faut voir le niveau, les attachés parlementaires sont ministres ! ». Élitiste aussi l'auteur qui parle de ses lecteurs : « lecteurs haut de gamme » citant une ou deux personnalités politiques, et « de lecteurs bas de gamme ».

Pour Éric Zemmour, les élites se sont investies dans la culture, et c'est une bataille culturelle qu'il faut mener, pour que « la France redevienne la France », « les baby boomers n'ont rien transmis », sinon la société de consommation, « le caprice », « on veut un enfant, comme une voiture », il faut boycotter les grandes surfaces... Une voix dans l'assistance : « Vous n'y vendez pas de livres ? » « Si ».

Assimilation

Pour Éric Zemmour le « modèle d'assimilation à la française est mort », il comprend qu'on veuille « garder ses valeurs » mais il évoque le problème de « peuple dans le peuple », pour lui sur un même territoire c'est une source de « conflit et de guerre ». « On peut assimiler des individus pas des peuples ». Yves Métaireau, au premier rang, partageait-il à ce moment, ce discours ?

Soumission ou rébellion

« Quel espoir alors pour vos enfants, que leur conseillez-vous ?»  Demande un auditeur.

Ce monde, nos enfants, « ils peuvent le détruire et le remplacer » répond l'essayiste.

Clin d'oeil à Houellebecq : ils devront « se soumettre ou se rebeller ». Pour Éric Zemmour l'avenir est « sombre ».
Le grand remplacement ? « Il concerne toute l'Europe » répond l'auteur. Le sujet est glissant, Stéphane Hoffmann reprend le contrôle.

Pourquoi ne faites-vous pas de politique ? « j'essaie de combattre avec les mêmes armes », « la gauche a toujours su mener les batailles culturelles, la droite m'a laissé seul ».

La livraison des Mistral à la Russie ? « j'espère bien qu'on va livrer ! » répond l'écrivain nostalgique de l'alliance franco-russe, sous les applaudissements.

La culture

Dans la belle salle d'Atlantia, aux larges dalles grises et aux motifs noirs sur les murs, l'ambiance était étrange, et la lumière basse.

Éric Zemmour n' a semblé proposer comme solution, qu'une révolution, mais à mots couverts, un peu comme pour un public déjà bien averti. « En économie, il ne propose rien » remarquait un spectateur à la sortie ; d'autres se félicitaient « il en faudrait plus comme lui », « il a raison, faudrait déjà commencer de nous débarrasser de tout ça… ». Raison sur quoi, débarrasser de quoi ? Ces gens se comprenaient si bien.

Dans son encre, l'auteur qui parle de l'Histoire, a dû dissoudre une poudre brune dont l'odeur pouvait rappeler d'autres moments.

Il dit utiliser les armes de la culture. Quand la culture est ainsi « armée », elle inquiète, d'autant plus que l'homme est brillant, drôle, sympathique. Bref séduisant.

Alors qu'Atlantia annonçait la possibilité un débat et des échanges avec le public, les contradicteurs n'étaient pas là. Dommage, car les absents, comme les vaincus dans l'Histoire, ont toujours tort.

Auteur : LY | 24/01/2015 | 10 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 26 janvier 2015 à 19h00 par robert
"Il ne propose rien..." C'est vrai, mais ce n'est pas son metier. C'est le boulot des politiques qui ne le font pas. On ne demande pas aux politiques d'ecrire des essais et pourtant, ca ils/elle le font tout en nous disant qu'ils/elles bossent 24h/24!
"il ne propose rien...", mais que proposaient les Cohn-bendit ou autre July en mai 68? Rien. Ce n'etait pas leur probleme non plus. C'est la meme chose pour Zemmour, Hiuellebecq ou les autres ecrivains. Ils/elles ecrivent. Quand B. Maris, economiste, proposait des solutions, est-ce que Hollande et son gouvernement l'ecoutaient? Quand les Francais proposaient d'arreter avec la politique menee par l'Europe, quelqu'un les ecoutaient-ils? Non.
Il ne faut pas tout melanger. On en demande pas a un medecin generaliste de pratiquer une greffe du coeur. On lui demande simplement de faire un premier diagnostique qui soit correct.
#2 - Le 26 janvier 2015 à 19h17 par ZZ
Rappelons-nous des censeurs de gauche qui voulaient interdire sa venue . Pas tres Charlie!

Vont il interdire la venue prochaine du gauchiste fondateur de Libération Serge July, non bien sur, comme ils trouvaient normal la venue du trotskiste Edwy Plenel.

Les staliniens sont toujours à nos portes.
#3 - Le 26 janvier 2015 à 19h33 par chabedou, Brest
Noooon... les heures les plus sombres de notre histoire...
#4 - Le 26 janvier 2015 à 22h42 par Machin_Chose
"dissoudre une poudre brune dont l'odeur pouvait rappeler d'autres moments"

N'y a t-il donc plus que des perroquets des rédactions de Paris jusque dans le moindre site de ville de province ?
#5 - Le 26 janvier 2015 à 23h10 par Gantelet, Paris
"Dans son encre, l'auteur qui parle de l'Histoire, a dû dissoudre une poudre brune dont l'odeur pouvait rappeler d'autres moments."

Tuuuut ! Point Godwin atteint ! Où comment un "journaliste" se met hors jeu lui-même. Merci pour cette leçon de ce qu'il ne faut pas faire quand on prétend informer ses lecteurs.
#6 - Le 27 janvier 2015 à 00h30 par Dubreuil
J'aimais bien l'article jusqu'à la fin :
"Dans son encre, l'auteur qui parle de l'Histoire, a dû dissoudre une poudre brune dont l'odeur pouvait rappeler d'autres moments." La poudre brune : nazi donc zemmour = nazi donc zemmour = méchant.
Merci, au revoir.
#7 - Le 27 janvier 2015 à 14h37 par Godwin
+ 1 avec Dubreuil, gantelet et machin chose, point godwin atteint.
Vous vous déconsidérez totalement.
C'est quoi votre job ?
#8 - Le 27 janvier 2015 à 17h29 par harving
Et après on s'étonne que les journaux perdent de l'argent et que jes gens se détournent des journalistes.

Je travaille dans un journal. Je ne vois que des clones gauchos-bobos qui pensent tous la même chose : un mélange de socialo-ecolos.
Alors forcément, pour eux, un zemmour c'est carrément un Goebbels...
#9 - Le 27 janvier 2015 à 21h25 par Actias, Montreal
Cher auteur,

Soyez certain que l'insidieuse propagande que vous reprenez à votre compte me rappelle à moi les "heures les plus sombres de notre histoire" comme disent vos collègues d'un air entendu et plein de feinte sagesse.

Par exemple, le "Grand Remplacement", qui saute aux yeux de ceux qui ne sont pas complétement aveuglés par leur autosatisfaction, vous n'avez qu'à demander à M. Valls ce qu'il entend par la "politique de peuplement" qu'il se propose de mettre en place (la France est dépeuplée ? il y'a un mauvais peuple au mauvais endroit ? Avec qui entend il "peupler" alors ? ...).

Pour conclure, Zemmour fait de l'histoire contemporaine, il n'est pas là pour proposer des solutions. Ce n'est pas trés difficile à comprendre normalement.

Bref, encore un article de la propagande, ca devient pénible.
#10 - Le 17 février 2015 à 18h08 par Les élus s'amusent
Peu importe ce qu'on y dit et rencontre, il faut remplir les salles, surtout si elles sont municipales.

Je n'ai qu'une question à tous* ceux et celles qui se sont déplacés pour écouter l' AUTEUR, "Vous avez pas l'impression de vous être fait b..."

*Au moins ceux qui ont payés, et qui ont pas rigolés.

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