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Les pauvres baulois vont au Resto…du Cœur

2 décembre 2011, 9h30, la campagne des Restos de la Baule vient de s’ouvrir. Difficile de croire que des pauvres habitent l’une des plus belles baies du Monde. L’exclusion ne se niche pas uniquement dans les banlieues défavorisées, les exclus baulois sont nombreux à fréquenter les Restos du Cœur.

L’antenne bauloise fonctionne depuis une dizaine d’années, elle est gérée par une vingtaine de bénévoles dans des locaux prêtés par la municipalité. En pleine inscription, difficile de savoir si la fréquentation a augmenté ou pas, les chiffres au plan national restent d’actualité ici.
« Le doyen des bénéficiaires à 89 ans »
Le bilan de la saison hivernale 2010/2011 reste éloquent. Les Restos de la Baule notent une augmentation de 11% ; avec 70% de personnes seules, 23% de femmes avec enfant (s) et 14 % de retraités (88 et 89 ans pour les plus âgés !). La seule différence notable avec les statistiques nationales est la baisse de la tranche des «  jeunes » (20/25ans).
Marie Reisdorffer, la présidente de l'association depuis 5 ans explique cette situation ainsi : « Les jeunes restent dans leurs familles et puis, ils sont aidés par la mission locale ». (Le taux de personnes de plus de 60 ans est deux fois supérieur à la moyenne nationale à la Baule, les « jeunes » ne représentant que 11% de la population (source INSEE)).
Du fait, la tranche des 20/29 ans recensée aux Restos est de 10%.
Certains bénéficiaires baulois viennent s’approvisionner dans la structure depuis trois ans, le taux de renouvellement est d’environ 5% par an.
Arrêtons là pour les chiffres qui parlent d’eux-mêmes, à la Baule comme ailleurs, les Restos tiennent une place essentielle pour les personnes en détresse.
Contrairement aux autres associations caritatives, les Restos gèrent leurs propres collectes et ne dépendent pas de la banque alimentaire. Le financement est assuré par des ramassages propres. Le financement est généré par les actions des Enfoirés et les fameuses aides de l’Europe (23%) en sursis encore pour deux ans ; des dons d’entreprises, de grandes surfaces, de commerçants et de particuliers.
Par exemple, des boulangers baulois donnent le pain invendu de la journée,  il est récupéré par les bénévoles des Restos avant d’être redistribué.

Reprendre confiance en soi
Il ne suffit malheureusement plus de frapper à la porte des Restos pour obtenir de l’aide, celle-ci est conditionnée par des critères, des seuils de pauvreté établis. Des documents sont à fournir et à remplir, comme les sources de revenus effectives, le montant du loyer ou le taux d’endettement ; la demande est toutefois généralement acceptée.
On ne frappe pas à la porte des Restos pour rien. « Les familles monoparentales, généralement des femmes seules avec enfants arrivent aux Restos en désespoir de cause, l’ex-conjoint ne payant pas ou plus la pension alimentaire ».
Même si, reconnaît Marie Marie Reisdorffer : « Les personnes qui viennent chez nous peuvent faire le tour des autres associations caritatives ». Bref, il n’y a aucun contrôle à ce niveau.
L’aide de première urgence est accompagnée de plusieurs actions, certes modestes, mais qui ont le mérite de redonner une certaine envie de vivre, de s’en sortir ou de se sentir un peu moins seul. Car bien souvent, cette misère physique engendre une détresse humaine faite de solitude et d’angoisse quotidiennes.
« Nous avons un rôle d’écoute, l’idée est de faire retrouver la confiance en soi ».
Dans ce cadre sont mis en œuvre des ateliers : art floral, des après-midi belote et jeux de société, des aides administratives ou des pistes pour retrouver un emploi et des cours de cuisine.
Ces derniers sont donnés tous les 15 jours par une diététicienne nutritionniste, un mode d’emploi du « comment manger pour pas cher, de l’art d’accommoder les restes, une (re) découverte du goût et faire comprendre que le meilleur des plats n’est pas forcément le plus cher ».voir http://www.guerande-infos.net/index.php?module=cms&page=cms_article_visualisation&id_univers=25&id_rubrique=52&id_article=515
Les Restos de la Baule possèdent aussi un vestiaire, une bibliothèque, proposent de la vaisselle et du petit mobilier, parfois même des bicyclettes (remises en état dans l’atelier des Restos de Saint-Nazaire) ; tous ces objets proviennent de dons qui sont, on l’aura compris plus que du dépannage.
Les Restos en chiffres au plan national
109 millions de repas ; 860 000 personnes accueillies; 60 000 bénévoles ; 2 055 centres et antennes ; 62 restos bébés; 98 camions et points chauds repas; 98 ateliers et chantiers d’insertion ; 1 460 personnes en insertion professionnelle.
En Loire-Atlantique, fonctionnent 33 centres ; sur la Presqu’île, outre Saint- Nazaire, les Restos sont présents à Guérande (dans de nouveaux locaux), au Pouliguen et à Pornichet.

À l’orée des élections 2012, le président des Restos du cœur Olivier Berthe a déclaré : « Comme en 2007, nous ferons en sorte que la campagne présidentielle n’oublie pas les plus pauvres ».
Pratique :
Pour donner ou recevoir, il faut se rendre directement au local des Restos, 84, Avenue des Salines à la Baule.
Permanence et ouverture les mardi et vendredi matin de 9h30 à 11h30.

Auteur : JRC | 02/12/2011 | 0 commentaire
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