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Le Collectif de défense de la Mer questionne R. Belliot et G. Meunier

Les deux candidats en lice pour le second tour des élections cantonales sur La Baule – Pornichet se sont prêtés au jeu des questions-réponses avec le Collectif de Défense de la Mer. Qualité des eaux, éolien, biodiversité : les réponses des deux postulants de droite apportent un éclairage sur leurs préoccupations environnementales.

Les Zones Natura 2000 ont été créées pour la protection de l’environnement et la biodiversité. Considérez-vous ces zones : Comme des sanctuaires intouchables ? Comme des zones modulables au bénéfice de projets d’intérêt économique ?
G. Meunier : Il me semble difficile de répondre par oui ou par non, voici pourquoi. La constitution du réseau Natura 2000 a pour objectif de maintenir la diversité biologique des milieux, en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales, dans une logique de développement durable, et sachant que la conservation d’aires protégées et de la biodiversité présente également un intérêt économique à long terme. A cette définition, il convient d’ajouter la spécificité du site nous concernant qui est caractérisé comme étant : « lieu d’activité et d’usage liés au transport maritime, aux activités portuaires et navales ». Au sein de ce site, comme à proximité immédiate, ces activités sont présentes de très longue date.
R. Belliot : Grâce à la constitution du réseau Natura 2000, l’Europe répertorie de façon cohérente les sites écologiques pour préserver la biodiversité et valoriser le patrimoine naturel de nos territoires. Ce sont les États qui désignent les sites à répertorier et qui les proposent à l’Europe. C’est le Préfet qui, en France, informe les collectivités locales concernées sur les choix opérés par l’État. Ces zones de protection spéciale et sites d’importance communautaire ne sont qu’exceptionnellement modulables.

-    Le dragage des chenaux et des ports conduisent à déverser de grandes quantités de boues et de vases en mer. Considérez-vous ces pratiques acceptables ? Si non, quel est l’objectif de temps raisonnable pour modifier ces pratiques ?
G. Meunier : En tenant compte des éléments de la réponse précédente, pour trouver des solutions intelligentes et co-construites, il faut se laisser un peu de temps. Cinq  ans. Dire qu’une solution peut être trouvée en un ou trois ans ne me semble pas réaliste.
R. Belliot : Il serait souhaitable de corriger ces pratiques en concertation avec  tous les acteurs.

-    Le Président de la République a annoncé un projet de construction d’usines éoliennes maritimes côtières sur le Banc de Guérande, largement soutenu par tous les politiques, et notamment le Conseil Général. Considérez-vous ce projet justifié ?

G. Meunier : Le groupe Démocratie 44 soutient le projet sur le Banc de Guérande, projet accepté par la grande majorité des élus locaux. Par contre, un juste équilibre devra être trouvé entre la qualité du projet industriel et son insertion dans l’environnement marin, en tenant compte des activités de pêche. En revanche, nous sommes opposés au projet défendu par le Parti Socialiste, les Verts et les autres forces de Gauche, d’y ajouter un projet sur le plateau de la Banche. Ceci serait dangereux et contre-productif d’autant qu’il se situe sur le site estuaire de la Loire, identifié Natura 2000.
R. Belliot : Le débat actuel ne permet pas de répondre par oui ou par non, car l’enjeu énergétique national et mondial est devenu hautement prioritaire, notamment au regard de l’actualité. Je suis totalement favorable au développement des énergies renouvelables et je m’y suis engagé à Pornichet avec la pose de 1500 m2 de toiture en photovoltaïque sur les tribunes de l’hippodrome, qui correspond à la consommation énergétique annuelle de la ville. Il est clair que le déficit de production électrique dans l’Ouest et particulièrement en Bretagne, ne peut pas durer, mais ce projet ne pourrait y contribuer que de façon très mineure. Je suis favorable à l’engagement d’une concertation sur ce sujet. Ce projet devrait faire l’objet d’une étude tant sur la biodiversité que sur l’activité touristique locale. L’attrait de la mer est essentiel pour les habitants et résidents de Pornichet et La Baule Escoublac. Pourquoi ne pas envisager l’implantation dans des sites industriels le long de la Loire ? Ce projet devrait être discuté avec les élus locaux, mais comme pour les zones Natura 2000, ceux-ci sont informés, éventuellement consultés, mais ne sont pas décisionnaires en la matière.

-    La Fédération France Nature Environnement a attiré spectaculairement l’attention du public sur les effets polluants des bassins versants et particulièrement sur le phénomène de prolifération d’algues vertes.  Considérez-vous que cette pollution doit être traitée en priorité ?
G. Meunier : Notre département est heureusement beaucoup moins concerné que la Bretagne. Il est ici, à la fois question de protection de l’environnement, mais également de santé publique. Il convient de trouver des solutions avec l’ensemble des acteurs dans le consensus, sans pointer du doigt les agriculteurs qui ont conscience du problème et sont prêts à modifier leurs pratiques.
R. Belliot : Chacun doit être sensibilisé au traitement des effluents, des sols, surfaces cultivables et jardins. Dans ce domaine, le service des espaces verts de Pornichet est particulièrement en pointe et la ville organise des opérations régulières d’information auprès de la population.

-    Pour vous, la mer doit-elle être considérée comme un patrimoine à préserver ou comme une ressource à exploiter en priorité ?

G. Meunier : La mer constitue à la fois un patrimoine qu’il convient de préserver, mais aussi une ressource qui peut être exploitée, raisonnablement, durablement, sans épuiser les ressources naturelles.
R. Belliot : La mer est la première richesse des deux communes de La Baule et Pornichet, d’où l’importance de la préserver.

Texte retravaillé et rédigé par Yoann Daniel, avec l’aimable collaboration et autorisation du Collectif de la Mer.

25/03/2011 | 3 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 26 mars 2011 à 11h48 par Langue de bois
Conservatisme quand tu nous tient.
Poser la question :"Pour vous la mer...priorité?", est d'une absurdité totale.
Sans aucune exploitation, il n'y a pas de préservation, et c'est valable pour tout endroit sur notre planète.
Et à partir du moment ou on doit exploiter, on préserve CQFD.
Hors la mer doit être exploitée, au cas ou notre vaillant collectif l'aurait oublié, les poissons vivent dedans.
A moins de devenir tous végétaliens !

Vous l'aurez deviné, un de nos deux candidats à tout faux sur ce point.
#2 - Le 26 mars 2011 à 16h21 par Collas, Jans
Algues vertes et pollutions marines, le monde agricole n'est pas le seul responsable, il y aurait 50 maisons qui évacuent leurs eaux usées dans la baie via l'étier...(voir PO du 26-03-11) dans mon secteur, suivant les Zones, de 50 à 85% des maisons ne sont toujours pas raccordées au Tout à l'égout et n'ont toujours pas investi dans une unité de traitement individuelle des leurs eaux usées... sans traitement ces pollutions se retrouvent dans les nappes phréatiques ou dans les ruisseaux qui alimentent le Don ou la Loire pour finir en mer(voir l'Eclaireur du 24-03-11) Parce que j'ai investi depuis 6 ans pour traiter mes eaux, je suis contrôlé tous les 2 ans, alors que mes voisins continuent avec leur sanibroyeur qui coulent dans les ruisseaux... il est vraiment temps d'appliquer les lois pour ne plus polluer... La mer ne doit plus être la poubelle du Citoyen et encore moins un lieu d'expériences pour des éoliennes que les spécialistes reconnaissent non productives face à l'investissement trop lourd et aux pollutions engendrées...
#3 - Le 28 mars 2011 à 19h17 par Langue de bois
Dire que mettre des éoliennes en mer , c'est s'en servir comme d'une poubelle !
Alors là vous dépassez les "limites des bornes".

Et à vos spécialistes, j'opposent les miens, et on a bonne mine.

Ou étiez-vous lorsqu'on a lancé le programme nucléaire en France?
Etiez-vous de ceux de Plogoff?
Du Carnet ?

M'étonnerait..

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