Cet exposé, intitulé par l’auteur, Les mystères du banc du chien, (Juste pour la galerie, « il n’y a aucun mystère là dessous ») a évoqué la morphologie du littoral et la modification du milieu marin. Encore une fois, l’homme n’est pas étranger à ces changements (l’effritement de la partie centrale de la plage et l’extension galopante du fameux banc des chiens ou du chien, c’est selon).
La baie de La Baule est toute jeune, environ 6 000 ans. Sa plage constituée de sable fin est fragile. Des études montrent que sans urbanisation, elle n’aurait pas la configuration actuelle. L’ancien massif dunaire aurait continué sa progression. Mais, la construction du remblai a empêché le ré-engraissement naturel. Cette « barrière » a fait que la mer a pris toute la place.
Alain Miossec insiste « Le remblai est réfléchissant, et la mer attire le sable vers le large ».
Avec des cartes de courantologie et de houlographie, on comprend mieux le phénomène qui est inéluctable. L’amaigrissement de la partie centrale entre Mazy et l’avenue de Gaulle a été constaté dès 1990 dans un rapport fait au Ministère de l’Environnement et de la Protection du Littoral.
Lui refaire une beauté
Le géographe qui a participé à l’élaboration de ce rapport n’avait qu’une solution à proposer « Refaire une beauté à la plage en remaniant le sable ». On ira le chercher du côté de Pornichet.
Cela ne suffit pas, on va donc employer les grands moyens, créer une véritable plage artificielle en apportant 215 000 m3 de sable. Il provient du banc des Charpentiers et sa granulométrie est supérieure à celui de l’existant, donc, devrait mieux « tenir ». Le coût de l’opération sera de 6 millions d’euros dont 30 % à la charge de la Ville. Nous sommes en 2003.
8 ans plus tard, le constat est plutôt morose, la moitié de ce nouveau sable aurait disparu, Xynthia est montrée du doigt ce qui ne convainc qu’à moitié Alain Miossec « Je ne suis absolument pas sûr des chiffres avancés et que cette tempête soit la seule responsable ».
Mais, le phénomène se poursuit, les courants entraînent les sédiments de chaque côté de la baie. Ils sont bloqués, là encore par des « barrières », l’étier du Pouliguen et les digues du port de plaisance de Pornichet.
L’océan en profite pour continuer son pâté géant du côté du banc des chiens avec le sable déposé par l’homme sur la plage. Cela laisse rêveur le conférencier. « Si on ne fait rien, ce qui est aussi une possibilité, cette plage émergente serait une vraie curiosité, comme une barrière de corail ».
Évidemment, cela ferait « tache » dans le décor paradisiaque, à terme une partie de la baie serait fermée et puis, cet ensablement deviendrait gênant pour la navigation de certains plaisanciers.
Alors, pour trouver une solution aux deux problèmes, la municipalité envisage de ponctionner le banc maudit pour recharger de nouveau la partie appauvrie de la plage. Des demandes de subventions pour une étude de faisabilité ont été faites en mars dernier. On attend encore aujourd’hui les retours des institutions concernées.
« Mais cela ne servira à rien sur du long terme » martèle Alain Miossec qui poursuit : « Le phénomène est impossible à maîtriser, on va enlever du sable à gauche pour le remettre à droite. Le sable qui fait grossir le banc des chiens vient de la plage, le remettre à sa place initiale, c’est comme une vis sans fin ou un serpent qui se mord la queue ». « Une histoire pour les Shadocks » glisse une voix dans la salle.
Pour conclure, le géographe estime qu’il n’y a pas de solution, ni donc de mystère « : On ne peut que constater un déterminisme naturel, l’homme ajoute un élément, la nature compose avec, à sa manière ».
Après cet exposé, Alain Miossec a tenté de répondre à des questions de l’auditoire, portant, notamment sur le projet de parc éolien qui « allait encore modifier la courantologie de la baie ». Le géographe s’est inscrit en faux. Il est resté très réservé sur le fait que la construction du port de Pornichet avait accentué le phénomène et a souri devant l’évocation des pêcheurs à pied qui, en remuant la couche de sédiments, participaient aussi à l’engraissement du banc des chiens.
Il a terminé sur cette phrase : « Toute opération humaine a forcement des conséquences, il faut les accepter ».
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