Yves Métaireau, le maire de la Baule et président de Cap Atlantique lance les débats en évoquant les préoccupations de la communauté d’agglomération : « Nous sommes là pour préparer l’avenir, mettre en point des grands projets qui serviront dans une décennie, voire plus ; parmi eux, le développement des énergies renouvelables est une priorité. Les 80 kilomètres de côtes de notre territoire se seront plus, dans l’avenir, exclusivement réservés aux touristes ».
Philippe Grosvalet qui a passé la journée sur la Presqu’île (Voir : www.labaule-infos.net) est venu à Atlantia (La Baule) avec dans ses bagages, le dossier de l’éolien et deux scientifiques spécialisés dans la recherche des micro-algues et de l’énergie houlomotrice.
Soutenant le dossier de l’éolien et histoire de calmer des ardeurs de contestations dans l’amphithéâtre, il rappelle en préambule que : « C’est l’État, le maître d’œuvre en la matière, les appels d’offres sont clos à la fin de l’année et l’opérateur sera choisi en 2012. Les collectivités locales et les acteurs économiques, sociaux et associatifs auront leurs mots à dire dans le cadre d’une vaste concertation et à travers les enquêtes d’utilité publique ».
Le Conseil général a donc diligenté une mission d’informations, via le conseil d’expansion économique au Danemark pour tenter de percevoir les implications et les résultantes d’un parc d’éolien ressemblant à celui qui s’implantera au large de la baie.
Les nuisances constatées seraient limitées
On est loin d’être au niveau de ce pays dans le domaine de l’énergie produite par des éoliennes. Dans ce pays, le premier parc a vu le jour en 1991 et aujourd’hui, il procure 25 % de l’électricité, l’objectif est d’attendre 50 % en 2025.
Il résulte de ce voyage d’études plusieurs constats. La technologie serait fiable, la production via l’éolien a été multipliée par 10 en trente ans, seul bémol : « En France, il reste une gestion de l’intermittence de la production à faire. « ERDF (Électricité réseau distribution France) n’est pas encore au point aujourd’hui pour gérer des arrivées discontinues d’énergie ».
Si tout le monde est plus ou moins d’accord pour constater que l’énergie éolienne est une source propre, sans effet de serre, non polluante avec une emprise au sol (ou en mer) limitée, les avis sont plus mitigés envers la pollution visuelle. Difficile de se donner une idée réelle au vu de la projection photographique présentée à Atlantia. Il n’y aurait pas d’impact négatif touristique, toujours selon le rapport.
L’autre facteur est la conséquence sur le milieu, faune et flore. Encore une fois, l’on s’est voulu rassurant : « Les implantations des fondations des structures en mer ont été impactant dans un premier temps, engendrant une dégradation du milieu ». Mais, paradoxalement, « D’après les témoignages enregistrés, la population des fonds marins est revenue en nombre et s’est multipliée en se servant des fondations comme des refuges ».
Le seul conflit d’usage provient de la pêche, en particulier des caseyeurs, car, « Les éoliennes rendent plus difficiles les manœuvres ». La distance entre chaque éolienne est de 500 mètres, encore une fois, insiste le rapporteur de l’étude : « Il n’y a pas eu de baisse constatée de la ressource ».
La filière industrielle a été aussi observée, elle induit du développement économique. Elle nécessite beaucoup de main d’oeuvre au niveau local, est créatrice d’emplois pour l’assemblage, l’installation en mer et dans un deuxième temps pour la maintenance.
« Le ressenti de la mission au Danemark est la nécessité d’une mobilisation locale forte politique et de l’ensemble des acteurs économiques et citoyens ».
La discussion reprendra à la fin de la table ronde avec l’intervention de Rémy Gendron, pas content du tout, le président de la Fédération Presqu’île Environnement qui regroupe 16 associations sur la presqu’île : « Il n’y a pas eu de débats pour choisir le lieu d’implantation, qu’en va t-il se dérouler ? Est ce que tous les paramètres ont été pris en compte ? ».
En réponse, Philippe Grosvalet répète que ce dossier est sous la maîtrise de l’État : « Il y a eu déjà de nombreuses concertations avec le préfet, l’État doit assumer ces choix. Nous soutenons politiquement le développement de l’éolien, je le défends et il y aura débat public en temps et heure ».
Deux autres interventions de scientifiques suivent, passons sur celle de Bernard Alexandri sur le projet SEM REV (énergie houlomotrice) expérimenté au large du Croisic évoqué sur www.labaule-infos.net/le-champ-electrique-des-vagues pour nous intéresser aux micro-algues.
Une nouvelle bio-ressource
Pascal Jaouen, chercheur à l’université de Nantes, directeur de l’Institut de la mer et du littoral expose un sujet plutôt prospectif, celui des micro-algues comme source énergétique. Encore à l’état de recherche fondamentale et même si elle est internationale, les débouchés réels de cette piste sont de l’ordre d’une dizaine d’années.
Pascal Jaouen dirige également, un laboratoire, dépendant du CNRS avec cinq sites dans le 44 dont Saint-Nazaire. 40 personnes sont mobilisées autour de la recherche de la culture des micro-algues. « C’est une source énergétique nouvelle, à fort potentiel ».
Ces organismes se développent par photosynthèse, elles forment une bio masse, de la matière organique. Utilisés, après transformation comme complément alimentaire, pour fabriquer des pigments et en cosmétique. Très énergisantes, elles contiennent une teneur en protéines supérieure de 40 à 60 % à la viande ou au lait. Même chose pour les taux de lipides qui permettraient de produire 20 à 25 tonnes d’huile par hectare et par an.
Reste à passer du concept laboratoire au mode industriel, il faudra du temps et aussi de l’argent. Pascal Jaouen a profité de la tribune pour lancer un appel du pied aux représentants des collectivités présentes « qui sont essentielles » au développement de cette recherche.
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