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De l’Atlantique au Gange, dans les pas de Stéphane Héloir

C’est une idée qui nous a tous traversé l’esprit une fois dans notre vie. Tout plaquer pour partir à l’aventure. Nous l’avons rêvé, fantasmé, mais lui l’a fait. Et pas de n’importe quelle manière !

Stéphane Héloir est parti de St Nazaire le 4 juin. Cap sur l’Inde. Une odyssée de 12 000 km en courant ! Presque l’équivalent d’un marathon par jour en comptant sur l’hospitalité des gens pour le gîte et le couvert. Nous retrouvons Stéphane à Tirana en Albanie d’où il nous ouvre son carnet de bord.
Allo Stéphane ? A l’autre bout du fil à 2385 Km de St Nazaire au compteur de son podomètre, un longiligne escogriffe de 50 ans qu’on imagine bien, avec son traditionnel bandana sur la tête et son sac à dos de 6 kg surmonté de son petit drapeau tricolore côtoyant la bannière du pays hôte du moment. Après avoir traversé la France, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, la Serbie-Montenegro, le voilà en Albanie. Il nous répond sur son portable au milieu de la place de l’opéra de Tirana. 77e jours de voyage. 45 degrés à l’ombre. Et il a la pêche ! Il tient sa moyenne, entre 35 et 40 bornes par jour de bitume et de chemins creux. Une formalité ou presque pour le vice-président du club « courir à la Baule » et spécialiste de l’ultra marathon, des courses de 100 Km.
« Depuis la Croatie, il fait très chaud, alors je m’adapte. Je décolle entre 6h30 et 7h du matin pour arrêter entre midi ou 14h au plus tard. Jusqu‘au Monténégro, je longeais la côte. Je pouvais m‘arrêter me baigner, mais là il n‘y a plus d‘eau et c‘est plus dur physiquement ». Le bonhomme qui était déjà très affûté au moment de son départ, avoue avoir perdu 5 ou 6 kg, mais « c’est stabilisé ».

« Des sourires et encore des sourires »

Son aventure est avant tout humaine. Pas question de performance et de record. Ce qui lui tient à cœur, c’est d’aller à la rencontre des gens, en s’arrêtant au gré des liens qui se tissent. « Pas un seul jour de galère. L’accueil des locaux est formidable » raconte-t-il. « Plus je vais vers l’est, plus c’est chaleureux. Par exemple depuis 4 jours que je suis en Albanie, quand je cours au bord de la route, il ne se passe pas 30 secondes sans qu’on me klaxonne ou qu’on me fasse des grands gestes de la main, les pouces levés. Les marchands ambulants de fruits et légumes m‘offrent de la pastèque, des tomates, du raisin, et surtout des sourires. Il faut arrêter les a priori sur ce pays. Il est en plein développement, extrêmement accueillant et ouvert ».
Il goûte aussi aux spécialités locales, forcément très méditerranéennes jusque-là. En ce moment c’est le Qofte : des boulettes de veau ou de mouton que l’on grille après les avoir fait mariner dans des herbes, des épices et de l’huile d’olive. Le tout servi avec différentes sauces. « C’est un peu leur fast-food local. D’ailleurs pour l’anecdote, je viens d’apprendre que l’Albanie était, avec l’Islande, le seul pays dans lequel Mac Do était persona non grata », lâche-t-il, certain de réussir son effet.

Rendez-vous à Istanbul

Stéphane respecte son tableau de marche imaginé sur le papier. Il vient de récupérer, à la date convenue, en poste restante à Tirana, ses nouvelles chaussures envoyées par son fils. C’est bien connu : les kilomètres à pied ça use les souliers ! Il va en changer 10 fois jusqu’à son arrivée. Dans le colis, également short, maillot, chaussettes « pour renouveler le paquetage et que ça sente un peu meilleur aussi. Mon petit savon il lave bien mais ça ne fait pas tout ! »
Prochain ravitaillement à Istanbul en Turquie où il a rendez-vous mi-septembre avec des amis qui seront en vacances dans le pays. Là, le forçat va s’accorder une semaine complète de repos, histoire de recharger les batteries. La route sera ensuite encore longue jusqu’à la frontière indienne. Là-bas, sans doute au mois de mars, « je verrai comment je suis, si mes jambes me portent encore » plaisante-t-il. « Ça dépendra aussi de mes envies.Peut-être que l’air du pays me manquera, et que je rentrerai. Mais l’idée c’est de bourlinguer un peu en Inde » avant de prendre le chemin du retour, mais par la voie des airs cette fois.
Le projet de Stéphane est aussi pédagogique. Avant les vacances scolaires, plusieurs classes d’écoles primaires de la presqu’île guérandaise et du collège Pierre Norange de St Nazaire suivaient son périple à travers son blog : http://basketsdanslevent.blogspot.com
Il l’alimente régulièrement avec des textes et des photos. Plusieurs enseignants ont continué à lui envoyer des mails pendant l’été. A la rentrée, les échanges reprendront avec les classes. Le marathonien globe-trotter leur parlera de ses expériences sur place. Les professeurs en profiteront pour en apprendre plus aux enfants sur la géographie et l’histoire des pays traversés.
La leçon va se poursuivre sur les 9500 et quelques kilomètres restants jusqu’à New Delhi via la Roumanie, la Turquie, l’Iran et le Pakistan.
 

Auteur : GG | 22/08/2011 | 0 commentaire
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